Pourquoi la Bête n'était pas un loup ?

Tous les chasseurs de loups échouèrent, ce qui tend à démontrer que la Bête n’en était pas un. Les comportements relevés sont étrangers au loup ; aucun fait semblable ne s’est produit ailleurs dans le monde.
Le rapport Marin est explicite, il disculpe le loup. Il ne peut s’agir d’un loup, animal commun à l’époque. Les témoins et les victimes rescapées l’auraient reconnu ; il faut croire au pragmatisme des paysans.
Et puis si les attaques avaient été perpétrées par des loups, comme l’affirment certains, elles auraient continué après la mort de celui de la Ténazeyre.
Car même si plusieurs dizaines de loups furent tués au cours des chasses organisées il en restait encore des centaines en Gévaudan (on comptait alors 20 000 loups en France), soit 4 000 à 5 000 meutes, soit aussi 200 à 300 loups en Gévaudan.

La Bête, une association homme / animal ?

S’attaquer à un homme est toujours un acte risqué pour un grand prédateur qui préférera s’abstenir de manger, ou recherchera une proie animale, plus habituelle. Les bipèdes comme l'homme ne font partie des proies du loup.

Les attaques de loups sur des humains sains sont finalement peu fréquentes ; les cochons ont mangé plus d'enfants que les loups !
Guidé par son instinct, un animal sauvage « sait » qu’une blessure peut lui être fatale ; il ne pourra plus chasser et se nourrir, il peut s’ensuivre une infection mortelle.
Pour cette raison au moins, nous sommes persuadés que la Bête n’était pas un animal strictement sauvage ; mais il est facile d’en énumérer d’autres...

Pourquoi la Bête ne revenait pas consommer les victimes qu'elle avait mises à mort ?

D’habitude les animaux sauvages, reviennent manger leurs proies jusqu’à épuisement.
Cette attitude d'abandon des proies parfois intactes démontre que la Bête est un animal qui n’a pas faim, donc pas un animal sauvage.
La Bête est un animal qui tue avant tout par jeu, ou sur ordre, non par nécessité.

Pourquoi toutes les victimes furent-elles tuées de jour, et parfois à découvert ?

Un animal comme le loup chasse surtout la nuit, il attaquera le jour plutôt par temps de brouillard, et en ne s’éloignant pas des zones de repli où il peut se cacher rapidement.
Et puis un loup n’a pas autant d’audace, il est bien plus méfiant et il craint l’homme depuis la nuit des temps. Pris dans un piège il se laisse achevé sans agressivité ; la louve quant à elle quitte passivement sa tanière à la venue de braconniers ravisseurs de louveteaux

Pourquoi aussi il y eut de lognues périodes sans attaque ?

Par exemple : du 17 septembre au 2 décembre 1765 (soit 43 jours), et du 1er novembre 1766 au 2 mars 1767 (soit 120 jours), il n’y eût aucune attaque.
Les prédateurs sauvages faisaient-ils alors un régime minceur ou la grève de la faim ? Cela démontre bien qu'il ne s'agissait pas d'un animal affamé ; celui-ci était nourri par l'homme quand nécessaire.

Pourquoi la Bête retourne toujours se réfugier sur le versant nord-est du Mont Mouchet ?

Cela ne prouve t-il pas que la Bête n’est pas un animal strictement sauvage ?
Car ce dernier pourrait, lui se délocaliser après ces multiples dérangements pour aller s’installer ailleurs, en un lieu plus calme, plus sur.

Pourquoi, une fois revenue sur ses bases, dans la forêt de Ténazeyre, la Bête n'a-t'elle jamais pu être débuquée par les chiens de trace ?

Cela atteste que la Bête est alors « enlevée » ou remisée en lieu sûr, et que les pistes étaient brouillées pour tromper le flair des limiers lancés à sa poursuite, mais aussi la vigilance des hommes.
Un animal strictement sauvage aurait forcément été débusqué au cours de l’une de ces nombreuses battues bruyantes.

A mois qu'il ne s'agisse d'un animal pouvant grimper dans les arbres ?
Un félin comme le puma, par exemple, pourrait se cacher durant des heures en cas de nécessité, et même dormir or de la vue et de portée des poursuivants.

Pourquoi le marquis d'Apcher a-t'il réussi (à priori) ?

La chasse "réussie" du marquis d’Apcher, telle qu’elle nous est présentée, ne tend-elle pas à accréditer, elle aussi, que ce dernier (ou ses hommes), connaissait le point de gîte de la Bête ? Vu le relief extrêmement escarpé, un nombre si faible de chasseurs n’aurait pu cerner efficacement la forêt de la Ténezère (ou tout autre forêt).
Si cette battue fut « fructueuse » c’est bien parce que les chasseurs avaient des informations utiles sur la localisation de la Bête, des certitudes même.
On le voit les choses sont bien plus compliquées qu'il n'y parait à priori comme annoncées dans de nombreux ouvrages

En fait la fin réelle de la Bête est sans doute plus complexe ; mais ceci est une autre partie de l’histoire non développée ici car trop longue !

En conséquence, il nous parait évident que la Bête n'était pas un animal sauvage, trop d'éléments démontrent le contraire.


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